Le Parfum, histoire d'un meurtrier - Patrick Süskind
Au XVIIIe
siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus
géniaux et les plus horribles de son époque. Il s'appelait Jean-Baptiste
Grenouille. Sa naissance, son enfance, furent épouvantables et tout autre que
lui n'aurait pas survécu. Mais Grenouille n'avait besoin que d'un minimum de
nourriture et de vêtements, et son âme n'avait besoin de rien. Or ce monstre de
Grenouille, car il s'agissait bel et bien d'un genre de monstre, avait un don,
ou plutôt un nez unique au monde et il entendait bien devenir, même par les
moyens les plus atroces, le Dieu tout-puissant de l'univers, car « qui
maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes ».
J’avais un peu peur de commencer ce livre.
On avait beaucoup parlé, en 2006, de l’adaptation cinématographique du roman
par Tom Tykwer, et aller voir un homme (qui ressemble un peu à Gollum, dans mon
imagination) tuer des gens pour leur voler leur odeur… Ca ne me disait rien.
Néanmoins, j’ai trouvé ce livre dans le grenier de ma maison de campagne. J’avais
Kant et Montaigne comme alternatives, alors j’ai choisi Süskind, et je ne l’ai
pas regretté.
Je me rappelle avoir été saisie par une
description tout en odeurs, mais je ne la retrouve plus. C’est ce qui est assez
extraordinaire, dans ce bouquin : les apparences visuelles ne comptent
pas. On s’y retrouve à l’odeur. Sans jamais les avoir senties pour certaine, on
arrive quand même à les imaginer…
Une vraie relation se construit avec « ce
monstre de Grenouille ». Tantôt à le haïr pour ce qu’il fait, une autre
fois à l’admirer, encore une autre à avoir pitié de lui… Le narrateur revient
plusieurs fois sur ce point : Grenouille n’a pas de conscience du mal ou
du bien. Il fait ce qu’il lui faut faire pour parvenir à son but. Connaître le
maximum d’odeurs possible, savoir fabriquer un parfum, et enfin fabriquer le
Parfum ultime.
J’ai également beaucoup apprécié tous les
détails sur la fabrication d’un parfum. Il y avait eu le TP en physique où le
prof nous avait fait distiller de la lavande, ou quelque chose comme ça, et j’ai
été contente de pouvoir suivre ce procédé-ci. En apprendre de nouveaux était…
appréciable.
La fin m’a déçue, je crois. Après avoir
passé autant de temps avec un personnage tel que Grenouille, le voir
disparaître aussi rapidement est trop abrupt. Je suis restée sur ma faim. Une
description détaillée du repas ne me tente absolument pas, mais… Tout arrive si
vite que s’en est déstabilisant.